Vivre dans l’attente de l’inattendu dans nos vies
Quand nous parlons de l’Avent, ce qui nous vient tout de suite à l’idée, c’est la fête de Noël ! Et penser à Noël, pour les familles, c’est penser à préparer une crèche familiale, c’est penser à acheter des cadeaux pour les enfants, c’est penser à célébrer ces moments en famille. Et surtout pour nous chrétiens, c’est accueillir l’Emmanuel qui vient dans notre vie. Mais tout cela demande un temps de préparation.
Chaque année, nous recommençons ce cycle de l’Avent : l’attente de la venue de notre Seigneur Jésus-Christ. Ces moments nous forment petit à petit à la certitude que Dieu vient dans nos vies et dans ce monde. Mais il y a bien de choses qui peuvent nous empêcher de discerner cette venue de Dieu : nous avons des soucis des lendemains, soucis des familles, soucis du travail, etc. Face à cela, Jésus nous invite justement à être vigilants et attentifs pour discerner les signes de sa venue qui vient comme imprévisible. C’est donc une invitation à ne pas nous endormir dans nos routines, mais une invitation à nous laisser surprendre par l’Esprit-saint qui travaille en nous. Cette venue ne sera pas comme un événement qui peut éclater comme à travers les médias : la télévision, les journaux ou les Facebook. Cette venue de Dieu est comme l’inattendue qui se dissout dans nos cœurs.
À travers les textes de ce premier dimanche de l’Avent, Jésus nous invite justement à préparer la venue du Fils de l’homme. À cette invitation de Jésus, on peut se poser des questions : que faisons-nous pour hâter cette venue de Jésus et préparer le monde à l’accueillir ? Que faisons-nous pour que des hommes et des femmes d’aujourd’hui s’accordent à accueillir cette venue du Seigneur dans leur vie, dans leur famille ou dans leur lieu de travail ?
Le temps de l’Avent n’est pas un temps d’affolement, de panique, ce n’est pas le temps de la fin du monde ; c’est un temps qui nous invite à sortir de nos routines comme nous dit la première lecture : ce temps où on est préoccupé par d’autres choses et où l’on met de côté Dieu pour un temps, dans un placard. C’est le temps de sortir aussi de nos sommeils comme invite saint Paul dans la deuxième lecture. Alors ce temps de l’Avent est le temps d’inventer de nouvelles manières d’être en face de Dieu, le Dieu qui sauve et qui vient renouveler le monde. Restons comme des veilleurs de nuit, des hommes et des femmes vigilants restant dans une posture d’attente inouïe.
Je nous partage cette belle parole du théologien protestant allemand Dietrich Bonhoeffer : « Tu veilles, compagnon de nos attentes, toi, visiteur caché de notre vie. Fais-nous entendre ta voix qui redresse quand nous ployons sous le poids du malheur et ouvre l’horizon de la tendresse si crainte et peur font dériver nos cœurs. Que ta Parole fasse lever l’aurore de notre humanité transfigurée, et fasse éclore, en toutes nos opacités, un souffle neuf chantant la joie d’aimer. Sous nos pas fleuriront pour notre terre Justice et paix, amour et vérité, et de nos mains, des perles de lumière ».
Alors en ce premier dimanche de l’Avent, Dieu lui-même nous convie à vivre ce moment inattendu. Ainsi commençons ce temps de l’Avent en accueillant les surprises de Dieu.
Père Simon FOUDEMA
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