Homélie 21ème Dimanche Temps Ordinaire C
Bien-aimés de Dieu, dans la vie, nous avons, tous, des objectifs. Cela est d’autant plus intéressant lorsque nos objectifs concordent avec une promesse et un avenir voulus par le Seigneur, comme celui énoncé dans la page d’Evangile : « Alors, dit le Seigneur, on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le Royaume de Dieu ». Aujourd’hui plus que jamais, nos cœurs et nos âmes doivent rester concentrés sur cette ultime grâce dont nous pouvons bénéficier parce qu’elle nous est réservée et promise. Vers cette ultime terre de Dieu, vers ce paradis où des places nous sont proposées et réservées, comment ne pas se mobiliser, se remettre en question et aller de l’avant, sur la base de ce que les textes nous enseignent.
Bien-aimés, pendant qu’il est temps, notre mobilisation, pour prendre place aux sièges préparés pour nous, doit consister à nous efforcer d’entrer par la porte étroite. Ce n’est pas, par les grandes choses, par nos grands mérites, par nos seules forces, qu’on parviendra au salut de Dieu dans son royaume. C’est plutôt, entre autres, par et grâce à notre humilité que le Seigneur se penchera, se mettra la ceinture autour des reins, nous installera et nous servira. Notre mobilisation consistera, en outre, à ne pas nous mettre en retard lorsqu’il s’agit d’entrer, car le maitre de maison peut se lever à n’importe quel moment et fermer la porte. Pour éviter les grincements de dents et les pleurs parce que nous avons été interdits d’accès, ou pour ne pas avoir à entendre cette sentence aussi lourde que désagréable du genre « je ne pas d’où vous êtes », mieux vaut faire des mains et des pieds pour nous faufiler, par notre humilité, et notre attachement à l’amour de Dieu et du prochain.
Par ailleurs, la mobilisation pour accéder aux places réservées pour nous, notre tension vers le salut, ne se fait pas sans le préalable d’une remise en question quotidienne sur la base des leçons de la vie. C’est en ce sens que l’interpellation de l’auteur de la lettre aux hébreux nous semble plus que d’actualité. « Redressez les mains inertes et les genoux qui fléchissent, et rendez droits pour vos pieds les sentiers tortueux. Ainsi, celui qui boite ne se fera pas d’entorse ; bien plus, il sera guéri ». Rien ne se fait ni ne se réussit sans sacrifice, sans remise en question, sans réparation, sans désir de s’améliorer. Ainsi vers le salut, chaque fois que nous tombons, chaque fois que nous nous enlisons, notre devoir et notre droit sont de nous relever, de nous redynamiser pour courir et marcher de nouveau.
Pour nous et pour notre salut, il y a et aura toujours ce que chacun de nous devra faire pour son propre compte. Mais, il y a et il existera toujours ce que les autres peuvent faire pour nous. Le Seigneur avait annoncé ce que les rescapés feraient pour les autres : « De toutes les nations, ils ramèneront tous vos frères, en offrande au Seigneur jusqu’à Jérusalem ». La dynamique du Salut emporte avec elle tous les efforts que nous fournissons les uns pour les autres. Autant chacun améliore et augmente ses points pour gagner sa place au ciel de Dieu, autant une démarche commune, les uns pour les autres, n’est pas de trop. Dès lors, les yeux et les cœurs fixés sur la promesse de salut faite à tous et à chacun, apprenant des leçons de la vie sans nous décourager, allons de l’avant toujours plus haut, toujours plus fort avec la grâce de Dieu et nos propres concours.
Amen.
Père Vivien
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