18ème Dimanche Temps Ordinaire C

Bien-aimés, dans le cadre de notre accroissement spirituel, autrement dit, du développement de notre foi en Dieu, il est juste et bon qu’on se fasse accompagner par notre Jésus Christ. Alors qu’il lui est demandé de trancher sur une affaire de patrimoine, il fait mine, sur un ton interrogatif, de chercher à savoir qui l’a établi juge ou arbitre, comme pour dire qu’il ne s’intéresse pas à ce genre de situation. Pourtant, c’est bien lui qui donne la sentence suivante : « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » Nul besoin de vous rappeler que Jésus s’intéresse à l’Homme et à ce que ce dernier vit ou expérimente.

Cette sentence, en mode impératif, interpelle tout homme par rapport à ce dont dépend sa vie. Dans sa prise de parole sur l’homme, Jésus déclare qu’il y a bien des choses dont ne doit pas ou ne devrait pas dépendre la vie d’un homme, même s’il est dans l’abondance ou la réussite après la peine. En effet, sous la plume de l’évangéliste Saint Luc, Jésus laisse entendre ce que l’homme possède certes mais dont ne dépend pas son existence. Si l’homme possède des biens acquis selon ce qu’a apporté son premier bien ; s’il possède du temps pour se reposer et jouir de l’existence, ce n’est pas de cela que dépend sa vie. Si l’homme s’est donné de la peine, si son cœur n’a jamais connu de repos, jusqu’à sa propre réussite, s’il ne s’est pas donné de la peine et pourtant bénéficie des souffrances d’une autre personne, ce n’est pas de cela que dépend sa vie.

On est en droit de se demander ceci : si ce n’est pas de cela que dépend la vie d’un homme, alors qu’il s’est donné de la peine, qu’il ne s’est presque pas reposé, qu’il a souffert, qu’il a voulu profiter de ses jours, de quoi alors dépend-elle la vie d’un homme ? Pour Jésus, c’est clair, la vie d’un homme ne saurait dépendre des biens qu’il possède ou du temps qu’il se donne, d’autant plus qu’un jour ou l’autre, on lui redemandera sa vie. Pour Qohéleth, cela n’est que vanité. Selon le psalmiste, aux yeux de Dieu, mille ans sont comme hier, c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit, ils les balaie, ce n’est qu’un songe, dès le matin, c’est une herbe changeante, elle fleurit le matin, elle change, le soir, elle est fanée, desséchée.

L’essentiel dont dépend la vie d’un homme se trouve donc ailleurs. S’il sait que ses jours sont comptés, qu’on peut lui redemander sa vie à n’importe quel moment et qu’en définitive, rien ne dépend vraiment de lui, il a ceci qu’il lui reste à faire. D’abord, il lui faut se laisser instruire de la vraie mesure des jours qu’il a sur terre. Ensuite, il n’a qu’à prier le Seigneur de le rassasier chaque matin de son amour. Enfin, puisse-t-il amasser, car cela est nécessaire, mais en vue de Dieu, et se renouveler sans cesse par rapport à ce qui est juste et bon en ce monde.

Amen.

Père Vivien

Comments are closed