XIVème dimanche du temps ordinaire – Année A
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le fardeau. Devenez mes disciples car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. »
Frères et sœurs, dimanche dernier le Christ nous invitait à être accueillants, à vivre l’hospitalité avec nos frères, à le préférer à tout, en faisant le choix pour le suivre dans la confiance malgré les épreuves de la vie.
Aujourd’hui, il se révèle à nous comme le maître doux et humble de cœur qu’il faut imiter chaque jour. Mais frères et sœurs, il faut reconnaître qu’il n’est pas facile aujourd’hui de parler d’humilité et de douceur dans un monde de puissance et d’orgueil où le plus fort impose sa loi. Et pourtant, il est indispensable que nous chrétiens, nous marchions sur les traces du Christ, venu partager notre condition humaine. Et il ira jusqu’aux extrêmes de l’abaissement : il naît pauvre, il mène une existence de pauvre, il ne se plaît que parmi les pauvres. Aujourd’hui, en parlant d’humilité et de douceur, Jésus désire que ces vertus d’humilité, de douceur et de patience, brillent en chacun de nous qui voulons le suivre sur le chemin du don. « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos. »
A l’heure où l’on parle de diplômes, de savoir, de grandeur, accueillir ces paroles du Christ en ce jour relève d’un parcours de combattants, car aujourd’hui toute la vie est basée sur la force, la puissance, l’apparence et le paraître. Et voilà que Jésus parle de douceur et d’humilité, des valeurs en baisse avec ce qui nous est proposé par les médias, journaux et autres moyens de communication. A travers ces paroles, Jésus se définit non pas comme un puissant, mais comme un doux et humble qui ne s’impose pas par la force, mais se donne dans la douceur et l’humilité à ceux qui veulent le recevoir. « Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos. »
Oui frères et sœurs, le doux, l’humble n’est pas un amorphe, ni un incapable, mais c’est le fort capable de dominer ses réflexes face aux violences et agressions de toutes sortes. En effets, nous avons de grands personnages qui ont vécu cette douleur et cette humilité : tels Martin Luther King, Monseigneur Roméo Gandhi, Mère-Thérèsa.
L’humilité de cœur, est la vertu indispensable et fondamentale qui constitue l’humus de l’âme sans lequel rien ne peut germer, ni fleurir, ni arriver à maturité. L’humilité conduit à la vérité car elle dépouille l’âme de son orgueil, de la suffisance, des préjugés, des idées toutes faites. Elle dispose l’âme à accueillir la parole de Dieu dès qu’elle est présentée. L’humilité conduit à l’amour du Père et l’amour des autres. L’humilité donne cette délicatesse qui fait que la main s’ouvre sans que le bénéficiaire en soit humilié et déshonoré.
L’humilité conduit à la joie, une joie que Jésus exprime par cette phrase : « Je proclame ta louange, ce que tu as caché aux sages, tu l’as révélé aux tout-petits. » Jésus rappelle par cette phrase que le don de la connaissance est réservé aux tout-petits, aux humbles. Pour faire acte de foi point n’est besoin d’être savant, il faut être humble, assez petits pour se laisser séduire par cette amour. Dieu se révèle à ceux et celles qui sont assez humbles pour sentir qu’ils ont besoin de quelqu’un pour être sauvé, pour vivre dans la confiance et dans l’abandon total. Ainsi la Vierge Marie dans son magnificat lors de sa visite à sa cousine Elisabeth a chanté avec ces mots : « Le Seigneur renverse les puissants de leurs trônes et il élève les humbles. » L’hymne de jubilation de Jésus dans l’évangile de ce jour quand il proclame : « Père Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange. Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » Jésus jubile de joie d’un Dieu qui prend le parti des pauvres, des faibles, ce que le monde méprise et néglige, ceux qui dans leur simplicité de cœur se rendent disponibles pour accueillir le Dieu d’amour. Rayonner cette humilité de cœur, c’est trouvé le repos en Dieu et être disciple du Christ. Oui frères et sœurs, si nous sommes assez ouverts et humbles sans nous bloquer sur nos soi-disant évidences, nous sommes de ces pauvres de Dieu qui accueillent et qui font confiance et qui trouveront le repos en Dieu. Quitter nos certitudes, pour devenir réceptifs à Dieu doux et humble de cœur, afin d’être comblé en lui : tel est le message que Jésus nous adresse aujourd’hui pour rayonner cette humilité et cette douceur, pour devenir ses disciples et porter notre fardeau si lourd soit-il avec lui, surtout en ce moment de pandémie. Saint Paul nous rappelait tout à l’heure dans la deuxième lecture, l’importance de l’Esprit-Saint en nous qui est force pour nous engager dans cette voie de l’humilité et de la douceur. Si nous acceptons de nous dégager de la chair pour vivre dans l’Esprit, nous deviendrons capables en nous faisant tout-petits dans l’accomplissement de la volonté de Dieu. Alors nous sommes invités en ce jour à imiter la pratique de Jésus dans sa patience, son humilité et sa douceur dans tout ce que nous faisons et accomplissons comme tâches familiales et professionnelles au quotidien de notre vie, pour trouver un jour le repos auprès de Dieu. Que Dieu nous aide à porter nos fardeaux, surtout celui de la pandémie, dans la confiance et la foi, dans la charité fraternelle avec humilité, douceur et patience, à la manière du Christ vrai homme, pour les siècles des siècles.
A M E N
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