XVIème dimanche du temps ordinaire – Année A
« Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient qu’il y a de l’ivraie ? Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. »
Frères et sœurs, après la parabole de la semence que nous avons méditée dimanche dernier, voici celle du bon grain et de l’ivraie. Jésus y compare le royaume de Dieu à un champ de blé dans lequel les mauvaises herbes, l’ivraie, croissent à côté de bon grain, le mal et le bien.
En effet, à travers cette parabole, nous constatons qu’autour de nous et en nous, sont mêlés le bien et le mal. L’attitude à adopter devant ces deux réalités du bien et du mal, c’est celle de Dieu qui laisse grandir l’un à côté de l’autre jusqu’au temps de la moisson, le bon grain et l’ivraie. Et cette attitude de Dieu, c’est la compréhension, la patience et la confiance. « Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. » L’auteur du livre de la Sagesse nous dit que Dieu juge avec indulgence et qu’il gouverne avec beaucoup de ménagement, car il offre toujours une occasion de repentir pour celui qui se tourne vers lui. Cette attitude de compréhension, de patience et de confiance de Dieu à l’égard de tout doit nous servir pour que nous sachions comprendre, pour patienter à l’égard de ceux qui nous font souffrir ou qui commettent le mal autour d’eux. La parabole du bon grain et de l’ivraie symbolise le bien et le mal qui cohabitent. C’est une réalité ancrée dans notre vie quotidienne, et faire preuve de patience et de compréhension n’est pas donné à tous.
En effet les serviteurs qui découvrent l’ivraie en train de germer demandent au maître de débarrasser le sol de cette ivraie parasite qu’est le mal, mais le maître répond : « laissez-les poussez ensemble jusqu’à la moisson. »
Oui, nous pourrions, nous aussi, nous reconnaître dans ces serviteurs zélés, écarter ceux qui ne semblent pas répondre à nos critères, aux normes de l’Eglise, plus attentifs à fustiger le mal, plus rapide à dénoncer le mal, ce qui ne va pas, plus facile à juger au lieu d’aimer, plus facile à voir le mal chez l’autre, et nous oublions parfois qu’il y a en nous l’ivraie, c’est-à-dire le mal aussi bien que le bon grain, c’est-à-dire le bien, car le bien et le mal cohabitent ensemble en nous, et c’est dans ce sens que Dieu dit : « Laissez-les pousser ensemble. » En effet, tous les jours nous rencontrons des hommes qui œuvrent pour le bien, mais hélas d’autres pour le mal ; ce ne sont pas les exemples qui nous manquent. A travers cette parabole du bon grain et de l’ivraie, Jésus nous invite à prendre conscience de cette réalité du bien et du mal dans le monde, mais Dieu nous a donné la liberté de choisir de faire le bien ou de faire le mal et ne soyons pas étonnés de cette coexistence du bien et du mal dans notre monde, car le choix revient à chacun de nous à cause de la liberté que Dieu nous a donnée.
En écoutant la parabole de bon grain et de l’ivraie, ne nous décourageons pas dans la poursuite à faire le bien pour les autres, et que le mal que font certains ne nous poussent pas à abdiquer, pour juger ou pour condamner, mais à avoir cette compréhension et cette patience de Dieu pour lutter de toutes nos forces pour que règnent la justice, la paix et l’entente entre les hommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Demandons au Seigneur en ce jour de nous donner son Esprit afin que le bon grain, le bien, soit toujours dominant en nous, car le royaume de Dieu est une petite semence qui doit grandir, une espérance qui doit se transmettre. Mais que l’ivraie, le mal, ne l’emporte pas sur le bon grain, le bien. Oui, le bien triomphera toujours sur le mal. Imitons la patience de Dieu dans notre vie communautaire, familiale, pour faire triompher le bien qui est dans chaque personne. Que cette parabole de ce jour nous aide à nous départir du mauvais pour revêtir nos cœurs de ce qui est bon en nous et que le Seigneur nous délivre de l’ivraie, le mal, pour semer en nous le bon grain pour le service de nos frères.
A M E N
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