Dimanche de la Sainte Trinité – Année A

« Que la grâce de Seigneur Jésus Christ, l’amour du Père et la communion de l’Esprit-Saint soient avec vous tous. »
« Dieu a envoyé son Fils pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

Dieu ne relève pas de notre esprit, tout comme notre être ne relève pas de notre esprit. Nous nous sommes découverts existants avant que de penser, avant que de découvrir Dieu ; mais le découvrant, nous devons avoir l’humilité d’accepter qu’il nous révèle lui-même la véritable dimension de son être et de ses exigences. Aujourd’hui, nous fêtons le mystère de l’être de Dieu, irrecevable à tous ceux qui tournent dans l’orbite de la seule pensée humaine sans ouverture sur la révélation apportée par le Christ. Cette révélation s’est faite progressivement au long du temps. Et je lirais bien le texte de la première lecture dans cette perspective. Dans le signe théophanique de la nuée Dieu en effet se révèle à Moïse et révèle son nom de Yahvé, l’être qui se déploie dans l’infini de la bienfaisance à longueur de générations, depuis la création jusqu’à la fin de l’histoire. Il se révèle aujourd’hui plus spécialement dans les sentiments qui ouvrent à l’homme, misérable pécheur, la fontaine des bienfaisances ; il est le Dieu de la miséricorde et du pardon, fidèle à lui-même et donc invariable dans la vérité de son être. Et Moïse prosterné lui demande de les accompagner malgré leur misère. Agréable prière pleine de vérité et d’humilité. Un peuple et ses représentants doivent être lucides sur eux-mêmes et sur leur péché et ne pas s’enfermer dans leurs fières illusions, ce qui est la garantie d’un naufrage sans retour et sans détour. Prendre conscience et prier Dieu de nous accompagner, de nous tenir contre son cœur, chemin faisant nous découvrirons ce Dieu de bonté dans tous les aspects de son être. Et quand Dieu dit à Moïse que c’est sous ce nom de Yahvé, jaillissement sans fin, que l’invoqueront les générations futures, nous savons maintenant, nous qui avons la chance d’être situés au temps de l’accomplissement, nous savons que nous avons le privilège de chanter la litanie de tous ses noms. Et nous découvrons aujourd’hui sur les lèvres de Saint Paul la formule de salut mutuel qui nous introduit dans la célébration du sacrifice Sauveur : « La grâce de Jésus, Notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous » ! On pourrait dire que la présence divine permanente, l’accompagnement, que sollicitait Moïse du Dieu unique qu’il connaissait, se trouve réalisée aujourd’hui par le Dieu Père, Jésus Christ, le Seigneur et le Saint Esprit. Qu’ils soient toujours avec vous ces trois personnes. Mais elles ne s’accommodent pas de vie désordonnée ; elles vivent en climat d’amour, entre elles comme au milieu des hommes, là où l’on s’embrasse fraternellement, là où l’on vit en harmonie et en paix. Climat de notre terre selon Dieu ! C’est la doctrine de notre texte de la deuxième lecture. J’ai défini Yahvé comme jaillissement sans fin de bienfaisances, la suprême bienfaisance de Dieu à notre terre est le don de Jésus en qui et par qui Dieu peut encore reprendre et proclamer sa révélation à Moïse : Seigneur miséricordieux et plein de tendresse, lent à la colère et plein d’amour au long des siècles. Cet amour est tel, dit Jésus, que Dieu l’a envoyé, lui, pour faire œuvre de miséricorde et de pardon afin que nous les bénéficiaires, nous fassions miséricorde à notre tour à nos frères et sœurs.

A M E N

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