XIIème dimanche du temps ordinaire – Année A
« Ne craigniez pas, celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, je me prononcerai pour lui devant mon Père. »
Frères et sœurs, après les festivités de Pâques, de l’Ascension, de la Pentecôte, de la Sainte Trinité, et du Saint Sacrement, nous entamons par ce douzième dimanche le temps ordinaire qui nous conduira jusqu’au dimanche du Christ Roi de l’Univers. Il s’agira pour nous durant ce temps ordinaire, de mettre en lumière ce que nous avons vécu de beau et de grand lors de ces grandes célébrations festives. Ainsi en ce douzième dimanche, les textes nous invitent à affronter ce monde sans peur. Ne craignez pas , nous dit Jésus, que notre foi soit ferme, notre espérance lucide, et notre charité généreuse. Ce courage et cette fermeté, le prophète Jérémie en a fait l’expérience : nous l’avons entendu dans la première lecture, car malgré l’hostilité de ces contemporains, il garde confiance en Dieu car le Seigneur est avec lui.
En effet frères et sœurs, nous vivons dans un monde instable et chaotique : bouleversements politiques, économiques et familiaux, conflits de toutes sortes, violences et troubles que nous constatons actuellement. On a l’impression que l’esprit du mal est au travail et qu’il cherche à tout entraîner dans son sillage. Alors on est pris par la peur, l’angoisse, le découragement, on voudrait fuir ce monde, on voudrait devenir sourd à toutes ces nouvelles qui nous bousculent. Et Jésus, dans l’évangile que nous venons d’entendre, prévenait ses disciples de cette peur en leur disant de ne pas avoir peur devant les obstacles et des persécutions qui surviendraient. Il nous dit et redit à nous aujourd’hui : « N’ayez pas peur, ne craignez pas, soyez sans crainte comme au jour de la tempête sur le lac de Tibériade. » « Pourquoi avez-vous peur ? Je suis avec vous », comme Dieu le disait à Jérémie dans la première lecture.
Oui, notre monde avec ses imprévus et ses drames, notre monde qui est travaillé par l’esprit du mal, notre monde qui semble à la dérive, il ne faut pas en avoir peur, il ne faut pas fuir, il nous faut au contraire l’affronter avec amour comme Jésus lui-même l’a affronté en son temps. Accepter de témoigner de Jésus, de le reconnaître, de se prononcer pour lui devant les hommes et devant ce monde, malgré les difficultés rencontrées et même les oppositions sur le chemin de notre foi.
Oui, Jésus n’a pas peur de fréquenter les gens de son époque, les malades et les lépreux dont tout le monde s’écartait, les pharisiens qui lui tendaient des pièges, les pécheurs et les démoniaques dont on avait peur. Il nous invite, durant cette période de pandémie, à ne pas avoir peur de tendre la main à toute personne pour remplir notre mission de baptisés, comme lui n’avait pas peur de fonder son Eglise, tout en sachant qu’elle serait persécutée comme Jérémie et tous les prophètes l’avaient été jadis. Nous aussi à la suite de notre maître Jésus, il nous faut affronter ce monde d’aujourd’hui avec une foi courageuse, une foi confiante et optimiste, une foi lucide, une foi aimante, surtout en ce moment de pandémie, en nous engageant au service de nos frères.
Oui, Jésus a vécu dans la turbulence de son époque, il est toujours avec nous pour nous aider à vivre dans la turbulence que nous traversons par cette pandémie. Il ne veut pas nous retirer du monde, mais nous garder du mal. Pour cela il nous invite à réagir avec une foi virile et courageuse. Oui frères et sœurs, ne rêvons pas d’un monde ici-bas où il n’y aurait plus de drames ni de violence, de maladies, mais faisons face avec courage dans la solidarité et l’amour avec nos frères. Nous le savons en effet, au plus fort de nos difficultés, surtout en ce moment de pandémie, notre foi nous dit que Dieu est toujours plus proche de nous et Jésus nous dit cela d’une manière plaisante : « Voyez tous les moineaux, Dieu veille sur eux, à plus forte raison votre Père du ciel veille-t-il sur vous, car vous valez à ses yeux bien plus que tous les moineaux du monde, et pas un cheveu de votre tête ne tombera. »
Alors frères et sœurs, n’avons-nous pas peur, même devant l’esprit du mal, car comme Saint Paul le disait dans le deuxième lecture de tout à l’heure : « Si le péché a abondé dans le monde et envahi la multitude des hommes, la miséricorde de Dieu a surabondé grâce à la résurrection du Christ de telle sorte que la multitude des hommes est déjà sauvée et pardonnée dans le cœur de Dieu. » Alors frères et sœurs, affrontons cette pandémie, ce monde actuel, avec une foi viril et courageuse, une foi confiante et joyeuse, une foi lucide. Ce monde, ne le fuyons pas car le Seigneur nous y a plantés pour que nous produisions du fruit. Affrontons-le en même temps avec amour, tout en ramant parfois à contre-courant de certaines idées ou opinions parfois contraire à notre foi chrétienne. Demeurons fermes et vivons toujours dans un esprit de service et d’amour, car le Seigneur ne lâche pas ceux qui lui sont attachés. Et Jésus nous dit : « courage ! J’ai vaincu le monde ; je suis avec vous jusqu’à la fin des temps, et celui qui se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai pour lui devant mon Père. » Soyons les témoins de l’amour et de la charité du Christ pour nos frères, sans peur et sans crainte, aujourd’hui et pour toujours.
A M E N
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