Vendredi Saint – Année A

Père, entre tes mains, je remets mon esprit.

« C’est à cause de nos fautes qu’il a été transpercé, c’est par nos péchés qu’il a été broyé. »

Frères et sœurs, nous venons d’entendre le récit de la passion et de la mort de notre Seigneur Jésus Christ. Dans ce récit de la passion, il y a des paroles prononcées par Pierre, des paroles de reniement : « Je ne connais pas cet homme. », des paroles de Pilate : « Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation », des paroles de Jésus : « J’ai soif. » ; « Ma royauté ne vient pas de ce monde », mais Jésus garde le silence qui résume toute sa vie, celle de donner sa vie pour tous les hommes. Jésus ne dit rien, faire la volonté de son père. Crucifié, Jésus trouvera la force de dire quelques mots à Marie et à Jean : « Femme voici ton fils » , « Fils voici ta mère. » Oui frères et sœurs, c’est cette souffrance du Christ que nous devons contempler en ce Vendredi Saint, elle est la souffrance à l’état pur, elle est la souffrance des hommes et des femmes aujourd’hui, surtout ces hommes et femmes qui souffrent en cette période difficile de la pandémie du coronavirus. Nous portons cette souffrance avec le Christ crucifié et mort pour nous par amour, pour tous les hommes de ce monde. Jésus souffrant et mort est parmi ces hommes et femmes qui souffrent dans notre monde, et en ce Vendredi Saint, pensons à toute cette souffrance humaine, à ce Jésus qui souffre en eux. Jésus gardant le silence devant Pilate ne fit aucune réponse, alors frères et sœurs, c’est ce silence que nous devons garder en ce Vendredi Saint. Jésus silence, silence d’un homme auquel son bourreau a retiré la force de s’expliquer, silence d’un Dieu qui voit devant lui le ciel ouvert comme disait Saint Étienne durant son martyre. Si bien que la question de Pilate aurait pu être non pas : « d’où es-tu ? », mais : « Où vas-tu ? » Oui, dans la douleur ou la révolte, nulle réponse ne peut être donnée dans l’instant, rien d’autre que le silence. Frères et sœurs, en ce Vendredi Saint, en cette période de confinement, écoutons ce Jésus silencieux, écoutons cette invitation à rentrer en nous même, dans ce Jésus silencieux et meurtri, mais voyons tout le peuple de la souffrance, surtout en cette période où beaucoup de nos frères et sœurs sont morts à cause de cette maladie qui n’épargne aucun pays. Oui, le Vendredi Saint de cette année avec ces morts et ces malades, nous unit à la souffrance du Christ et nous invite à l’espérance, à ne pas abdiquer, à fixer notre regard sur le Crucifié qui a vaincu la mort sur la croix en ressuscitant dans la gloire. Prenons le temps du silence devant celui de Jésus en ce Vendredi Saint.

Prenons le temps du silence, devant le silence du Père qui fait comme s’il n’entendait pas le cri de son Fils abandonné. Prenons le temps du silence, car c’est justement dans ce silence du tombeau que Dieu va préparer la résurrection et la glorification de son Fils. Vivons ce temps de silence du tombeau en confiant à Jésus ceux et celles qui nous ont quitté à cause de cette pandémie. Demeurons des hommes et des femmes de foi et d’espérance.

A M E N

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